Des visages humains apparaissent mystérieusement sur le sol d’une maison en Espagne — l’affaire troublante de Las Caras de Belmez qui défie encore la science moderne

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Un phénomène inexplicable secoue la petite ville andalouse de Bélmez de la Moraleda. Depuis plus de cinquante ans, des visages humains apparaissent mystérieusement sur le sol en béton d’une maison modeste, défiant toute explication scientifique ou paranormale définitive. Cette affaire, connue sous le nom des “Caras de Bélmez”, demeure l’une des énigmes les plus persistantes et controversées du paranormal espagnol.

Tout a commencé un matin d’août 1971. María Gómez Cámara, alors âgée de 52 ans, découvre une tache aux traits humains parfaitement définis sur le sol de sa cuisine. La nouvelle se propage comme une traînée de poudre dans le village. Des voisins, puis des curieux de toute la région, affluent pour constater l’étrange apparition.

Agacé par cette soudaine notoriété, le mari de María, Juan Pereira, décide de détruire la portion de béton concernée. Il la fait recouvrir de nouveau ciment. L’affaire semblait close. Pourtant, à peine quelques semaines plus tard, un nouveau visage émerge exactement au même endroit. Cette fois, les autorités interviennent et interdisent toute destruction.

Le maire ordonne des fouilles sous la cuisine. À près de trois mètres de profondeur, les ouvriers mettent au jour deux squelettes humains sans crâne. Les analyses au carbone 14 révèlent qu’ils dateraient du XIIIe siècle, bien avant la fondation du village. Les corps, probablement décapités, sont inhumés religieusement au cimetière local.

Malgré cette tentative d’apaisement, les apparitions se multiplient. Durant la première année, un nouveau visage semble se former presque chaque mois. Certains témoins affirment même les avoir vus apparaître sous leurs yeux, évoluant ou disparaissant parfois en quelques heures. La maison est rapidement surnommée “La Casa de las Caras”.

L’affaire prend une ampleur nationale. La Guardia Civil doit même se poster devant la maison pour contenir la foule des visiteurs et protéger la famille Pereira. Le monde scientifique et paranormal s’empare du dossier. Une première commission officielle, mandatée par le ministère de l’Intérieur, évoque dès 1971 la possibilité d’une fraude.

Les hypothèses se confrontent. Pour les parapsychologues comme le Dr. Germán de Argumosa, il pourrait s’agir d’un phénomène de “téléplastie”, une matérialisation d’origine psychique. María Gómez, ayant souffert de phénomènes étranges dans son enfance, serait un médium inconscient. Le célèbre parapsychologue allemand Hans Bender rejoint l’enquête, convaincu de l’authenticité paranormale.

Des expériences sont menées pour isoler le sol. Une bâche en plastique, puis des plaques de plexiglas, sont scellées sur le béton. Malgré cela, de nouveaux visages seraient apparus, selon les enquêteurs. Mais ces expériences sont entachées de problèmes techniques, comme de la condensation rendant les observations impossibles, et d’irrégularités de protocole.

Le Conseil supérieur des recherches scientifiques (CSIC) espagnol intervient à plusieurs reprises. Ses rapports identifient la présence de composés mélanocratiques, sans pouvoir déterminer leur origine. L’un des visages, surnommé “La Pelona”, correspondrait étrangement à l’empreinte d’une semelle de chaussure, pointant vers la paréidolie, cette tendance du cerveau à voir des formes familières.

Le décès de María Gómez en 2004 ne met pas fin au mystère. Sa nièce rapporte l’apparition de nouveaux visages, invalidant ainsi la théorie qui faisait de la vieille dame la source médiumnique du phénomène. Ces nouvelles apparitions semblent toutefois différentes, moins nettes, alimentant les soupçons de fraude.

Des journalistes d’investigation et des auteurs sceptiques publient des livres accusant la famille d’avoir orchestré un canular lucratif depuis le début. Ils pointent du doigt le tourisme généré et le dépôt d’une marque commerciale sur le nom “Las Caras de Bélmez” par l’héritière.

Pourtant, une enquête télévisée en 2014 relance le doute. Des experts, devant notaire, analysent des échantillons et affirment ne détecter aucune trace de peinture ou de produit chimique connu. Leur conclusion est une “perplexité absolue”. Ils échouent également à reproduire les visages avec les méthodes de fraude habituellement évoquées.

Aujourd’hui, le mystère reste entier. La maison peut toujours être visitée sur rendez-vous avec Miguel, le fils de María. Le village, qui avait connu un essor touristique spectaculaire, est retombé dans le calme. Mais les visages de Bélmez continuent de hanter les débats, parfait symbole d’une énigme où chaque preuve avancée trouve immédiatement son contre-argument, laissant l’histoire dans un équilibre précaire entre fraude élaborée et phénomène inexplicable.