L’affaire irrésolue des Warren : le poltergeist de Lindley Street, un dossier paranormal troublant que même les enquêteurs les plus célèbres n’ont jamais réussi à expliquer

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EXCLUSIF – Un demi-siècle plus tard, l’une des affaires de poltergeist les plus documentées des États-Unis, impliquant les célèbres enquêteurs Ed et Lorraine Warren, conserve son mystère et divise toujours experts et sceptiques.

 

BRIDGEPORT, Connecticut – Le 24 novembre 1974, un appel désespéré au poste de police de Bridgeport allait déclencher l’une des enquêtes paranormales les plus troublantes et controversées de l’histoire moderne, propulsant le modeste bungalow de la Lindley Street au rang de légende. Pendant trois jours, la maison de la famille Goodin est devenue le théâtre de phénomènes violents et inexplicables, observés par des agents de police, des pompiers et une foule de milliers de curieux, avant d’être brutalement classée comme un canular. Cinquante ans après, les questions persistent.

 

Les événements débutent ce dimanche matin lorsque Laura Goodin contacte les autorités pour signaler des « troubles d’origine inconnue ». À leur arrivée, les premiers officiers, dont John Holsworth, découvrent une maison sens dessus dessous. Les parents, Gerard et Laura, affirment être persécutés depuis des années par une force invisible. Contre toute attente, les policiers deviennent témoins de l’agitation d’un téléviseur et de la vibration d’un fauteuil. Le rapport officiel de l’agent George F. Wilson Jr. mentionne même un réfrigérateur qui se serait soulevé du sol.

 

L’affaire prend une dimension nationale avec l’arrivée, dès le premier jour, du couple d’enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren, alertés par une connaissance. Leur intervention, couplée à une médiatisation massive, transforme la rue en attraction publique, drainant jusqu’à 2 500 personnes selon les estimations. Les Warren mènent leur propre investigation, affirmant avoir été témoins de meubles se déplaçant seuls, d’un crucifix en plastique ayant explosé et même d’une sensation de brûlure sur les bras de Lorraine.

 

Le cœur du mystère semble toutefois résider dans la petite Marcia, 10 ans, fille adoptive des Goodin. Issue des Premières Nations canadiennes, l’enfant subit un harcèlement scolaire intense en raison de ses origines. Pour les Warren, son état psychologique fragile aurait pu attirer ou générer une entité poltergeist. Cependant, le 27 novembre, le commissaire Joseph Walsh clôture l’enquête, déclarant qu’il s’agissait d’un canular orchestré par Marcia elle-même, surprise en train de tenter de renverser un téléviseur.

Les zones d’ombre demeurent nombreuses. Pourquoi les rapports de police, pourtant détaillés et crédibles, ont-ils été si rapidement écartés ? Pourquoi les Warren, habituellement prolifiques, n’ont-ils jamais inclus cette affaire dans aucun de leurs livres ? La réponse tient en partie à une action en justice intentée par les Goodin contre les enquêteurs, après qu’ils ont découvert qu’Ed Warren avait contacté des médias nationaux sans leur accord. Un règlement interdit aux Warren de tirer profit de cette histoire.

 

Aujourd’hui, les principaux acteurs ont disparu. Laura et Gerard Goodin sont décédés dans les années 90 sans avoir pu vendre leur maison. Marcia est retournée vivre au Canada dans l’anonymat le plus total et est décédée en 2015, sans jamais avoir publiquement donné sa version des faits à l’âge adulte. Le bungalow de la Lindley Street, toujours debout, est occupé par un nouveau propriétaire qui refuse toute intrusion.

 

L’affaire du poltergeist de Lindley Street reste une énigme parfaite, un mélange de témoignages officiels troublants, de manipulations médiatiques précoces et de doutes persistants. Elle a servi de rampe de lancement médiatique pour les Warren, leur ouvrant la voie vers le célèbre cas d’Amityville. Cinquante ans après, elle continue de hanter les annales du paranormal, défiant toute explication définitive et rappelant que, parfois, la vérité se dissout dans la confrontation entre la foi, la fraude et la peur.